Non à un droit d’asile « XXS »
12 janvier 2018 - Les premières informations concernant le projet de loi « asile-immigration » suscitent l’inquiétude des démocrates.
L’UNSA la partage, notamment concernant le droit d’asile.
Il s’agit-là pour elle d’un droit démocratique fondamental qui n’est pas négociable. Encore moins dans un monde instable où l’engagement politique ou syndical, les convictions spirituelles ou l’appartenance communautaire peuvent continuer à valoir persécutions, voire danger de mort.
L’UNSA n’ignore pas les nombreuses difficultés posées autour de l’exercice véritable de ce droit. Elle est pour cela favorable à toute discussion permettant pratiquement d’en faciliter la mise en œuvre pour les personnes qui en relèvent.
Mais, en l’état actuel de la philosophie générale du projet gouvernemental, elle constate qu’en multipliant les obstacles, il aboutirait non pas à mieux accueillir et instruire les demandes, mais d’abord à dissuader. Ce ne pourrait qu’être l’effet de la réduction drastique des délais de dépôt et d’instruction des dossiers comme des délais de recours, sur des personnes dont il faut rappeler que le français n’est pas leur langue natale, qu’elles ne maîtrisent pas les procédures administratives de notre pays et que, comme conséquence d’un vécu souvent traumatisant, leur état physique et psychologique peut être affaibli.
Pour l’UNSA, accueil ne vaut pas nécessairement asile. Mais il ne peut y avoir asile sans accueil dans le respect de la dignité des personnes et de leurs droits, avec un temps et des moyens permettant, et la constitution des dossiers, et leur instruction.
Le droit d’asile est fondateur de la conception française universaliste de la démocratie. Pour notre pays, qui l’a inscrit dans ses gènes républicains et dans sa constitution, être terre d’asile est une valeur fondamentale.
Il n’y a pas de droit « XXS » mais un droit tout court qu’il revient à la France de continuer à défendre et à mettre en œuvre.